Mars 2014 : j'apprends que je suis atteinte d'un cancer des ganglions. Une maladie qui se soigne très bien et se guérit complètement dans 80% des cas, mais au prix d'une chimiothérapie des plus destructrices qui soient. Le traitement commence rapidement. Les séances très rapprochées (toutes les deux semaines) ne me laissent aucun répit, malgré les traitements antiémétiques et les médicaments que me délivrent les médecins, au coup par coup, pour faire taire mes souffrances. Je me retrouve hyper-médiquée, avalant pêle-mêle des somnifères, des antidouleurs, des antidépresseurs pour tenter de remonter mon moral défaillant, des produits pour aider la digestion, restaurer mon appétit ou atténuer mon épuisement. Je me renseigne et je trouve de nombreuses informations relatant l'utilisation du "cannabis thérapeutique" dans d'autres pays. Sur moi, l'effet est quasiment magique. J'en fais un compagnon régulier dans les premières journées après les séances de chimiothérapie. Je fume pendant trois ou quatre jours, cela suffit. Les troubles sont atténués de manière durable, sans que j'aie besoin de continuer à consommer du cannabis jusqu'à la séance suivante. Pourquoi refuse-t-on à des milliers de malades une solution naturelle et si efficace ? Certains agitent l'étendard du risque d'accoutumance. Mais ce risque n'existe-t-il pas aussi avec les somnifères, les anxiolytiques, les antidépresseurs ? J'écris ce livre en tant que témoin, mais aussi en tant que journaliste capable de mener une enquête sur un sujet délicat. Je n'entend pas entrer dans la polémique de la légalisation du cannabis, sujet de société complexe et porteur de nombreuses polémiques. Je désire seulement pose seulement la question, enquête à l'appui, de l'usage thérapeutique du cannabis thérapeutique.